On n’entre pas dans un port comme dans un moulin. Depuis l’ordonnance de la Marine de Colbert, en 1681, chaque port a l’obligation d’établir des pilotes chargés d’assister les navires près des côtes. Au fil du temps, la complexité croissante des ports a renforcé le rôle du pilotage. Car la navigation portuaire n’a rien à voir avec celle en mer. « C’est aussi différent que de faire un créneau en ville et de rouler sur autoroute », affirme Éric Vèche, en poste au pilotage de Dunkerque. Courants dominants, morphologies des bancs de sable, effets d’eau dû aux variations de fonds… : il connaît le port comme sa poche.
À l’instar de ses collègues, cet homme de 52 ans est un ancien commandant au long cours qui a décidé de poser son sac à terre. Comme beaucoup, il estime que les conditions de navigation se sont dégradées. Et cette « reconversion » lui permet de continuer de vivre sa passion de la mer tout en restant auprès de sa famille. Après une formation spécifique et un concours, il a intégré le pilotage de Dunkerque. Ce syndicat professionnel fonctionne comme une coopérative et facture ses prestations aux consignataires des navires. Les trente pilotes de la station dunkerquoise prennent en charge les navires à tour de rôle. Chaque rotation dure entre trois et cinq heures. Au plus fort de l’activité, chaque pilote peut accompagner jusqu’à quatre navire par jour. Courants dominants, morphologies des bancs de sable, effets d’eau dû aux variations de fonds… : Éric Vèche connaît le port comme sa poche.